Cantonales : ceci n’est pas un Front de gauche

Ceux qui se plaignent de trop voir et entendre Jean-Luc Mélenchon dans les médias, vont pouvoir se frotter les mains : son Parti de gauche (PG) et le mouvement du Front de gauche (FG) auquel il participe sont omniprésents partout… sauf dans les résultats d’élections cantonales !

Ainsi en a décidé le ministère qui a « préféré » garder les anciennes dénominations : PS, PCF, Divers gauche… Mais de PG ou de FG, point ! Un vulgaire nuage politique radioactif sans importance. Tout dans la tête plutôt que dans les urnes.

Un Front de gauche radioactif stoppé à la frontière des isoloirs

Le problème c’est que si l’on feuillète les éditoriaux de la presse du microcosme ce lundi matin, les fromages de résultats, les analyses pertinentes des spécialistes (faussement) impertinents, RIEN ! Circulez, y a pas de Front de gauche à voir !

Enfilons notre masque de justicier, drapons-nous dans notre cape virevoltante, enfourchons notre fier destrier et allons de ce galop rétablir justice.

Le Front de gauche, c’était quoi, lors de ce premier tour des élections cantonales ? Un mouvement regroupant le PG de Jean-Luc Mélenchon, le PCF et même, tenez-vous bien, une fois n’est pas coutume, le NPA d’Olivier Besancenot.

Objectif du FG atteint

Reprenons les résultats officiels :

  • PCF : 8,0%
  • NPA : 0,6%
  • PG : euh, on ne sait pas, vu que nos zélés gouverneux l’ont fondu dans le sac des Divers gauche ; disons une partie des 7,3% attribués aux nébuleux Div. G.

Chaussons nos bésicles (par dessus notre masque, le justicier des temps modernes a un côté contrôleur de gestion ! ) et additionnons…

Oh bé dites donc, ça fait bien dans les 10% tout ça ! Plus qu’Europe écologie-les Verts (EELV, décevant). À quelques courtes encablures de la Marine en folie (celle-ci, compte-tenu de l’abstention record, il serait intéressant de comparer sa progression en nombre de voix plutôt qu’en pourcentage).

10%, n’est-ce pas l’objectif que Jean-Luc Mélenchon s’était fixé ? Et qu’il a atteint ? Dix points, ce n’est rien ?

« Ma mère dit la paix niche dans ce mari niais » (Boby Lapointe)

Eh bien non, au bout de ce compte d’apothicaire, il se pourrait bien que ce ne soit peut-être pas grand chose, surtout à l’horizon 2012 ! Et Mélenchon pourrait bien avoir tout faux !

Parce que figurez-vous que cet amoureux transi de la politique est fidèle en diable. Et qu’il a refusé de se rendre à l’invitation de Martine Aubry au prétexte qu’Olivier Besancenot n’y avait pas été convié.

Les autres, eux, ne se sont pas fait prier. Pierre Laurent (PCF), Cécile Duflot (EELV), tous se sont précipités et laissés embarquer sans barguigner sur la péniche du PS. Sans forcer, Martine Aubry aura réussi le tour de force de semer la zizanie dans le ménage du FG.

Enfin, ils font ce qu’ils veulent, hein ! Tout ça ressemble finalement à un de ces vaudevilles à l’ancienne où l’on passe la soirée à rire des cocus ou à les ignorer.

Mais sur le quai, la foule grandissante des abstentionnistes, elle, peut s’égailler dans le vent mauvais en ricanant.

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