Bob Solo, plein les mirettes : 01/07

Anniversaire. Un an. Un an déjà. Un an que je résiste. Un an que je lutte avec moi-même pour ne pas céder à la violence.

Pour ne pas céder à l’envie parfois effrayante de venir te casser la gueule, toi qui m’a pourri la vie pendant des mois, qui m’a insulté, provoqué, harcelé, volé, menacé, toi que dans mes cauchemars encore aujourd’hui je démolis avec méthode dans une colère froide, toi qui m’a rendu moitié parano moitié dépressif, toi qui m’a valu de me retrouver aux urgences dans un état d’angoisse terrifiant, toi qui m’a finalement obligé à déménager. Mais c’était un soulagement, il fallait que ça cesse – n’importe quoi pourvu que ça cesse.

Ce n’est même pas à toi que je m’adresse, tu ne liras pas ceci et c’est tant mieux, je n’ai rien à te dire. C’est d’abord à moi que je parle, parce que vois-tu, je n’en ai jamais parlé ici. Il est dit quelque part : va t’asseoir au bord de la rivière, ne pense à rien, respire, attend et regarde, tu verras passer sur le flot le corps de ton ennemi. Et voilà que mes petits oiseaux portés par le vent du Nord amènent des nouvelles jusqu’à moi. Cette fois ce n’était pas ton cadavre, mais pas loin. Il est clair que tu paieras, et je n’aurais même pas à m’en mêler. Tu paies déjà. Quant à moi, la vie a décidé de m’offrir ses bienfaits. Je les prends comme une récompense à ma volonté de ne pas céder à la tentation de la violence, à mes efforts quotidiens pour chasser toutes ces pensées néfastes et rester tourné vers la lumière. Un an déjà.

Ah bin finalement, oui, ça ruisselle. Et ça ruisselle même grave. Surtout sous les bras. Alors merci qui, merci patron, heu, Macron, enfin… Manu ? Chanoine ? Machin-truc ? Bah merde, je sais plus.

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Autodidacte en tout, café-théâtre, chanson française (auteur-compositeur-interprète), sculpture, photo, écriture, et même agriculture, en rupture de ban avec "le système", je me cantonne désormais à produire de la pensée et de l'émotion. Je n'attends pas de jours meilleurs (ils seront pires) mais j'en fabrique comme je peux...