Benallagate : le pouvoir prend l’eau et révèle son amateurisme

On ne va pas se la jouer. Des barbouzes dans les allées du pouvoir, il y en a toujours eu. Le fait nouveau, avec ce Benellagate, c’est que le pouvoir actuel, incapable de les assumer, est en train de se liquéfier.

Charles Pasqua doit se retourner dans sa tombe. Lui qui fut vice-président du tristement célèbre SAC (Service d’action civique), qui dut affronter des affaires louches à la pelle (de la mort de Robert Boulin aux ventes d’armes à l’Angola, par exemple) , resta toujours droit dans ses bottes quand ces affaires remontaient en surface et répondait aux accusations par l’offensive.

D’accord, ça n’est pas bien. Mais l’opposition que nous représentions alors devait reconnaître qu’en face, il y avait du répondant et qu’on ne désarçonnerait pas les gens du pouvoir si facilement.

Changement complet aujourd’hui avec les frasques comico-grotesques des comparses musclés de Macron and co. Non seulement on sait tout de ces malfrats, de leur train de vie, de leurs embrouilles, et même de leurs bouilles puisque leurs photos apparaissent partout, non seulement il ne se passe plus dix minutes sans qu’une nouvelle révélation tordue ne sorte du chapeau médiatique, mais dans les allées du pouvoir, plus personne ! Tous évanouis dans la nature.

On ne pourra pas se contenter d’une opposition politique dans le seul cadre d’institutions qui ont mordu la poussière

Trouducul 1er rase les murs comme Louis XVI tentant de prendre la fuite à Varennes. Le premier ministre, au lieu d’affronter l’Assemblée nationale, est parti voir passer la caravane du Tour pendant que l’opinion publique aboit. Le ministre de l’intérieur a la tête encore un plus enfoncée dans ses épaules vacillantes. La majorité est clairement déboussolée [photo]. Et les quelques clébards « en marche » encore vaillants glapissent sans trop y croire quelques éléments de langue de bois si pauvrets qu’ils feraient plutôt pitié :

Alexandra Louis est députée LREM de la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône.

Bref, tout ça fleure bon la débandade politique et confirme qu’en 2017 le pouvoir a bien été confié par des électeurs tétanisés de trouille à des tocards sans envergure (vous imaginez ce morveux de Macron face à Poutine ?).

Que manque-t-il alors pour balayer cette bande de minables complètement dépassés par les évènements ? Une opposition suffisamment forte et décidée à précipiter le crash. Et on ne pourra pas se contenter d’une opposition politique dans le seul cadre d’institutions qui ont mordu la poussière.

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