
Le MediaTV a lancé l’idée. On poste une photographie de gare accompagnée du mot-dièse #AvecLesCheminots. Ou bien on chante les trains…
Le gars est électricien. Ça fait onze ans qu’il travaille à la SNCF. Comme bien des salariés de la maison il a commencé en région parisienne. Pensant obtenir une mutation vers sa région d’origine après quelques années de purgatoire. Durant bien longtemps le séjour en Île-de-France était en effet le passage obligé pour obtenir ensuite le droit de vivre dans son biotope originel.
Mais voilà, la SNCF n’embauche plus, il n’y a plus guère de mouvements de personnel et mon électricien a perdu tout espoir de revenir chez lui à la suite d’une mutation.
Son salaire de technicien très qualifié ne serait pas si mauvais. Mais en région parisienne, et en solo, ça ne permet guère de louer un logement convenable. Et comme il pensait que ce serait une situation transitoire, depuis onze ans, il vit toujours dans un foyer et il en a marre.
Il va quitter la SNCF. Comme plusieurs de ses collègues l’ont fait ou vont le faire. Son inquiétude, c’est la solidité de l’entreprise où il va bientôt rentrer. Tiendra-t-elle le coup ? Ou bien fermera-t-elle ses portes un jour ou l’autre ? Et retrouvera-t-il alors un boulot ? Il a pris sa décision — retrouver sa famille et ses amis — mais on sent bien qu’il a le pied sur un sol trop mouvant à son goût.
Le grand reproche fait par la haute au statut des cheminots, c’est la sécurité de l’emploi. Comme si l’insécurité de l’emploi devait être la norme. Quand nous tous serons embauchés pour une semaine ou un mois, la poussière cachée sous les tapis sera aussi la norme…
Daran chante les costards et les étuis de guitare et la foule et celui qui reste seul. Bref, tout ce que l’on peut voir « Sur les quais ».
Après la mélancolie, avec Charles Trenet, on change d’ambiance. « Je fais la course avec le train ». Trenet aime les passages à niveau, la garde-barrière, les poteaux télégraphiques et la campagne magnifique. Et il faut bien le rythme d’un cha cha pour chanter ça sur son vélo.
https://www.youtube.com/watch?v=jN4FWV-z2nk
« J’ai vu mourir ma ville sous le soleil du nord / C’est pas moi qui peux changer le cours de la vie / Si y a personne qui reste j’ vas partir moi aussi / Mais c’est moi qui veux fermer les lumières de la ville / Lorsque le dernier train partira pour Sept-Îles. » Dans « Schefferville, le dernier train », Michel Rivard raconte la fin de cette ville du nord de la Belle Province. On a fermé la mine qui était à son origine. Cette mort de Schefferville a beaucoup marqué les esprits. Elle a été ressentie comme un drame national au Québec.
Woody Guthrie et ses potes jouent « Train Blues » au temps de la vapeur. Pas la peine de m’écrire pour protester que ce n’est pas du tout l’air qui figure sous ce titre dans ton disque N° xx xx xx paru en 19xx. Guthrie a fait une kyrielle de chansons et d’instrumentaux, inspirés par le train, sans trop s’ennuyer à trouver un nouveau titre à chaque fois…