La très hasardeuse guerre commerciale « punitive » des États-Unis contre la Chine

L’issue de la guerre commerciale « punitive » déclenchée par les États-Unis contre la Chine apparaît fort incertaine, avec une Union européenne en victime expiatoire collatérale.

Raison invoquée, des « pratiques commerciales déloyales » de la part de la Chine, comme ces « transferts de technologie par les entreprises américaines ». En clair, si les grandes sociétés américaines ne se sont pas faites prier pour délocaliser leurs activités dans un pays à faible coût de main d’œuvre comme la Chine, les autorités de cette dernière ont imposé des associations avec des entreprises chinoises et un partage de leur savoir-faire technologique. Donnant-donnant.

Mais c’était encore trop pour le maître d’empire, surtout quand il a constaté à son corps défendant la montée en puissance irrésistible de l’économie chinoise. Marginalisés au Moyen-Orient, contestés en Amérique latine, poussif économiquement et étranglé financièrement par une dette abyssale et une suprématie bousculée du roi-dollar, les États-Unis tentent donc de reprendre pied… en déclarant une guerre commerciale à la Chine, désormais officiellement n° 1 mondiale.

Les nouveaux tarifs affecteront les importations chinoises pour un montant de 60 milliards de dollars, en sus de ceux sur l’acier et l’aluminium annoncés pour ce vendredi, mais sans qu’on sache encore exactement, signe de précipitation, quels seront les nouveaux produits concernés.

La réplique de la Chine, la trouille des Européens

La Chine n’a évidemment pas attendu d’en connaître la liste pour répliquer en annonçant des droits de douane de 25% (soit environ 3 milliards de dollars) sur les importations en provenance des États-Unis, comme l’acier, le porc, les fruits, le vin. Plus une action en justice devant l’Organisation mondiale du commerce (OMS).

Victime collatérale du conflit, l’Union européenne que le président Trump avait aussi en ligne de mire. Pour l’instant, les pays européens échappent aux sanctions américaines, mais de manière tout à fait provisoire comme l’a précisé jeudi le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer.

Autant dire que ça tremble dans les culottes des dirigeants européens, principalement allemands, rois de l’exportation tout azimut. Signe de nervosité – et d’un manque flagrant de confiance dans la capacité guerrière du maître américain – le dollar chute sur les marchés financiers et les indices boursiers (y compris ceux de Wall Street) dévissent méchamment depuis jeudi.

Indices boursiers 23 mars 2018 11:42

=> Source l’info : Deutsche Wirtschaft Nachrichten

A propos de Pierrick Tillet 3383 Articles
Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.