
Régis Rizzo est né en 1967 aux Lilas (93). Il vit et travaille à Paris.
Il est diplômé de l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art (ENSAAMA) en 1989 et des Beaux-Arts de Paris en 1992.
La peinture de Régis Rizzo ouvre un espace narratif proche du cinéma. Ses tableaux s’inspirent de ses propres photographies ou des images glanées, comme des images de film. Le sujet de ses tableaux et dessins est toujours identifiable, mais modifié comme après avoir traversé des médiums contemporains multiples.
Après sa résidence à la Nagoya University of Arts, Japon, en 2007, il réalise une série de peintures “Histoires en suspend” inspirées par la photographie et le cinéma, puis la série “Contre nature” et plus récemment les “Brisages”.
Dans la série “Contre nature” c’est la fragilité du monde animal qui est de prime abord visible. Ces mises en scène de figures animales dans un espace peu naturel sont un miroir qui nous est tendu. Partout sur la planète l’écosystème est menacé, l’espace de vie des animaux se réduit et la faune est confrontée au théâtre des opérations humaines. Cette fragilité du règne animal dont nous faisons partie, questionne nos choix de modèles de développement. Ces peintures nous interrogent d’autant plus que c’est l’homme qui était autrefois représenté au cœur d’une nature menaçante ou fascinante, ainsi dans l’art, romantique ou dans la peinture américaine de la wilderness. Aujourd’hui c’est l’animal, figure emblématique de la biodiversité qui se heurte à un environnement forgé par la main de l’homme. Dans ces tableaux les conditions de réconciliation entre action technique et protection de la biodiversité sont encore à venir et la tension est à son comble.
Les “Brisages” sont des peintures sur de morceaux de verre provenant de vitrines brisées lors de manifestations du mouvement social. Contraction de bris et visage, ils évoquent l’humain et la fracture du point de vue individuel ou social.
« J’ai toujours expérimenté de nouveaux supports récupérés (bois brulés, bâches) et travaillé avec mes propres outils. Ce qui m’a plu c’est de m’emparer d’un fragment d’un moment de notre histoire sociale (manifs avec bris de vitrines). Il s’agissait de soustraire au statut de rebut ces morceaux de verre assez beaux par eux-même. Et de leur donner une charge symbolique convaincante en adéquation éthique avec l’évènement dont ils provenaient. C’est pour ça que le visage qui évoque immédiatement l’humain s’est imposé, je pense. Peut-être y avait-il l’intuition que quelque chose des brisures individuelles ou collectives prenaient corps sur ce support malmené aux bords tranchants et à vif. »

