Art & politique : Gregory Forstner (1975- )

art et politique : Gregory Forstner
Gregory Forstner The Birthday Party (le cosmonaute), 2006, huile sur toile, 250 x 600 cm

Gregory Forstner est né en 1975 à Douala (Cameroun) d’un couple franco-autrichien.

Études à l’Université des arts appliqués de Vienne (Autriche), puis à la Villa Arson à Nice. En 2008, lauréat d’une bourse du Ministère de la Culture français pour une résidence d’un an à New York avec le Triangle Arts Residency Program, il décide d’y installer son atelier.

À l’adolescence, il découvre que son grand-père paternel avait été nazi et SS et sa grand-mère chef d’usine dans l’effort de guerre. Dans “L’Odeur de la viande”, il écrit : « Le casque allemand, cet ornement singulier, au-delà de sa référence la plus immédiate, deviendra dans mon travail le signe distinctif de la responsabilité d’une transmission d’un héritage résultant de la folie des hommes. » Certaines de ses figures sont habillées en uniformes de soldats de la Wehrmacht et de SS.

Ludwig Seyfarth, dans la monographie de l’artiste “The Ship of Fools”, évoque Spiegelman, Immendorff et Markus Lupertz ainsi qu’une tradition de la peinture flamande, satirique et grotesque.

Depuis 2008, le travail de Gregory Forstner s’inspire d’images populaires pulp et d’illustrations du XIXe siècle sur l’épopée américaine et et les fait cohabiter avec des figures animalières. Certaines toiles telles que “Four Legs Good”, “Two Legs Better” font directement référence à la “Ferme des animaux” de Georges Orwell.

« Empruntant ses sujets aux sources iconographiques les plus diverses, ses compositions frappent par leur impact visuel. Son univers, où le rire n’est jamais très loin de l’effroi, où se croisent références aux grands maîtres du passé et emprunts à des illustrations en tous genres, dépeint une humanité grotesque, inquiète et cruelle. Mais, pour ce faire, l’artiste use des subterfuges du masque, du déguisement, de la transposition, et les scènes les plus effrayantes prennent souvent des allures de fêtes, de massacres, des apparences de kermesses ou de carnavals. »

Monographie Musée de Grenoble.

« J’ai une autre fascination, pour l’art du XVIIe siècle, particulièrement les scènes de dîners ou de repas hollandaises. Sur certaines, on peut voir le chien manger son os, vous regarder, le chien jouant le rôle de conscience du spectateur dans le tableau. Et un jour, j’ai réalisé une toile de 50 x 60 cm représentant un berger allemand avec des yeux bleus. Dans ses yeux, j’ai découvert la mélancolie de mon père. Immédiatement, dans le frais, je lui ai posé sur la tête un casque allemand… »

Gregory Forstner