
Florence Dussuyer est née en 1978. Elle vit et travaille dans le Rhône.
Elle a reçu une formation en arts appliqués à Lyon et en arts plastiques à Saint-Étienne, puis a suivi un stage aux Beaux-Arts d’Hô-Chi-Minh. Son séjour au Vietnam a profondément marqué son travail et cela se transcrit dans ses toiles, notamment par le biais de l’utilisation de la lumière, des glissements de matière et des couleurs très douces. Mais l’influence évidente de ce séjour à Hô-Chi-Minh c’est sa façon de représenter les femmes.
« Je peins pour rendre hommage aux femmes dans la peinture contemporaine à travers l’art. Je puise dans l’histoire de l’art, dans mes désirs, mes rêves ou dans la danse de mes émotions pour exposer au regard des motifs, des dessins, des couleurs, une endormie, des animaux, des fleurs, un paysage du féminin et une poésie nécessaire au monde. »
« C’est dans l’entre et l’ouvert que se situe mon travail pictural », précise Florence Dussuyer. Une œuvre énigmatique. Les silhouettes féminines, le plus souvent vues de dos affirment une grande élégance, enveloppées, presque cachées dans de larges robes au tissu décoré de fleurs et de mille autres dessins. Ces tableaux se présentent comme une énigme à déchiffrer dans le travail raffiné et exigeant de cette peinture. La technique mixte permet de dessiner et d’effacer tout en conservant des traces. Formes et couleurs délicates de bleu tendre, de blanc grisé ou des tons plus forts de rouge profond, de brun dialoguent en permanence.
Lors de son exposition “Elles en ont tant rêvé”, en 2021, au Centre d’art contemporain à Saint-Pierre-de-Varengeville, Florence nous conte un univers débordant, sensuel, poétique et ouvert, où l’aléatoire et le mouvement sont les principaux guides. Inspirée par ses déambulations dans le parc du centre d’art, l’artiste s’est laissée portée par son imaginaire, presque féérique : la brume du matin, le château, les arbres silencieux… autant de réflexions autour des histoires que l’on raconte et se raconte. C’est décidé, c’est en re-visitant les peintures de l’histoire de l’art, de manière personnelle et sensible, qu’elle poursuivra la série des “Endormies” et des “Éveillées”. C’est un univers de femmes, plongées dans la matière, mêlées aux textures, couleurs et aux multiples références que l’artiste donne au regard, comme un hommage. Elle propose de nous perdre un peu, peut-être pour nous retrouver au plus près de nous-même, dans ce laisser-aller reposant et originel.

