
Daniel Melim est né en 1979 à São Bernardo do Campo, une banlieue de São Paulo.
Il est diplômé en Arts visuels, mais c’est dans les rues de son quartier qu’il apprend à peindre et à faire des graffitis. Depuis 2000, il développe des interventions urbaines utilisant le pochoir. Sa production se caractérise par le choix des lieux, à la recherche d’espaces dégradés qui fournissent de nombreux éléments de composition (couleur, texture, position). Une partie de ces œuvres sont situées dans des quartiers éloignés de l’ABC Paulista (banlieue de São Paulo) et touchent un public qui a normalement peu accès à l’art. En plus de ses travaux de rue, il a présenté sa peinture dans des galeries et des musées, au Brésil et à l’étranger. Il a travaillé comme éducateur artistique dans plusieurs projets sociaux dans le Grand São Paulo et en a développé de nombreux autres dans la banlieue de São Paulo. Son style est également devenu la ligne graphique de plusieurs publications telles que le magazine Caros Amigos, Elle e Ela, Le Mound, Defish, etc…
La peinture de Daniel Melim est toujours studieusement bien composée. C’est un peintre formaliste, soucieux de la composition, de la répartition des masses de couleurs, de la richesse des textures. L’imaginaire recherché par Melim renvoie au confort des vieux clichés publicitaires et symbolise le monde naïvement heureux, projeté par la publicité. Il transforme les images publicitaires, les signes et les symboles stéréotypés utilisés dans la publicité en éléments picturaux, qu’il commence à explorer comme s’il s’agissait de coups de pinceau dans sa peinture.
Mais l’utilisation de ces images est invariablement critique. L’artiste transforme les clichés en pochoirs et les applique, tantôt avec ironie, tantôt méprisant la qualité symbolique de l’image et ne gardant que la texture apportée par l’encre. Il crée presque toujours des résidus d’images floues, presque défigurées et transformées en bruit visuel.
La douce nostalgie des images appliquées sur ses toiles contraste avec l’énergie dégagée par la recherche esthétique proposée par l’artiste sur la saleté. Dans le cas d’interventions urbaines, les textures sont prêtes à être utilisées. L’artiste recherche les lieux qui recevront les interventions, en regardant la saleté et l’usure des murs, causées par le temps et l’usage. Patines, gribouillis, peintures écaillées, tout est repris par l’artiste et transformé en textures et compositions. Les textures qui imprègnent chaque centimètre de sa peinture, font ressortir toute la beauté et la laideur des murs mal finis et des constructions pauvres qui inspirent l’artiste.

