
Dale Joseph Rowe est né en Zambie en 1966. Il vit et travaille en France, en région parisienne.
Il a d’abord étudié aux Beaux-Arts où il s’est spécialisé dans la sculpture et la photo, avant de devenir plasticien. Il est diplômé de Duncan of Jordanstone College of Art – Dundee (Écosse).
Du soleil rouge de la Zambie où il vécut jusqu’à l’âge de sept ans, à la lune verte d’une petite ville de l’Écosse où il devient adulte, l’œuvre de Dale Joseph Rowe se nourrit de ce contraste fondateur. Plusieurs membres de sa famille (son grand-père et son père) ont l’habitude de prendre des photos, lors de réunions de famille comme lors de voyages ou courts séjours. Y apparaissent donc le plus souvent les objets et lieux du quotidien, ainsi que les membres de l’arbre généalogique de l’artiste. Ses “Portraits de famille” sont des tableaux réalisés à partir d’anciennes photographies de famille, prises en Afrique ou en Écosse. Peintes sur des caissons en aluminium carrés, ces œuvres se comportent comme des icônes lisses, dans une technique similaire à celle de certains peintres de la Figuration narrative. Leurs couleurs sont lumineuses, souvent arbitraires, avec de larges plages où le métal réfléchissant est laissé en réserve. Des fragments de textes, illisibles, font parfois leur apparition en surcharge. Dans cette série, l’artiste nous propose la relecture d’un passé idéalisé, distanciée, où les histoires et les conflits ont perdu toute acuité, toute pertinence, pour ne laisser que des reflets détachés de leur contexte historique.
Ses “Camera obscura” disposées dans les rues de Porto ou de Montreuil sont des matrices d’appareils photos qui présentent, lorsqu’on y pénètre, plusieurs images inversées de leur environnement. L’intérieur sans lumière à l’exception des cadres de plexiglas sur lesquels apparaissent les images mouvantes, elles s’ornent à l’extérieur de tableaux de couleur vive peints à partir de photographies de ce même environnement, prises selon le même procédé. Ces boîtes interagissent ainsi de façon multiple avec le monde qui les entourent, absorbant la réalité et la restituant sous une forme inattendue.
Dale s’intéresse aussi à la place de la nature dans la ville (séries “Urban Nature” ou “Plantes sauvages”), aux mutations de la ville, et à la manière dont l’homme essaie de s’approprier son environnement naturel, de le canaliser et de lui donner un sens, d’où l’importance de la flèche, symbole récurrent dans ses installations. Il a décoché ses flèches aux quatre coins de l’Europe.

