
Collin Sekajugo est né en 1980 à Masaka, district du sud-est de l’Ouganda, d’un père ougandais et d’une mère rwandaise.
Il vit et travaille en Ouganda et au Rwanda.
Collin est un artiste polyvalent, dont le travail va de la peinture au travail en techniques mixtes, en passant par les performances. À travers son travail, il développe des concepts sur les éléments qui construisent ou détruisent nos sociétés : de la discrimination au changement environnemental, à la ségrégation et à la désintégration. Le message qui est inscrit dans son œuvre est une démonstration de transformation sociale.
La transformation sociale ne se reflète pas seulement dans les œuvres de Collin, mais aussi dans ses activités de construction de la communauté artistique. Collin a fondé Ivuka Arts au Rwanda, qui permet à de jeunes artistes prometteurs de développer leurs compétences et de se faire connaître. En outre, il a fondé la Weaver Bird – Communauté pour les arts en Ouganda, où il travaille avec des artistes de toute l’Afrique de l’est pour transformer un village autrefois très pauvre en une communauté pour les arts et un centre de tourisme communautaire pour l’Afrique de l’est.
Artiste multimédia, Sekajugo travaille en grande partie sur le thème de l’identité. L’artiste déploie souvent sa figure en tant que personnage central dans ses collages de peinture comme métaphore de sa multi-ethnicité et pour contrer les préjugés qui accompagnent une identité si complexe. Il masque également le visage de ses sujets ou certaines parties du corps pour symboliser la dichotomie identitaire versus discrimination fondée sur l’ethnicité ou la classe sociale. Fervent critique de l’ethnocentrisme sous toutes ses formes, il s’appuie sur de multiples sources culturelles pour créer des images qui engagent le spectateur à la fois avec un sentiment de familiarité et d’étrangeté dans leur composition. Chaque œuvre est un plaidoyer pour la tolérance, une déclaration contre le racisme, la violence et la discrimination.
La technique de l’artiste consistant à recycler des matériaux d’origine locale comme les sacs en polypropylène dans son travail est une réponse à l’inclusion de matériaux de consommation contemporains dans son art. À l’inverse, les peintures-collages de Sekajugo sont symboliques de sa relation avec la communauté : créer un récit auquel le public peut s’identifier en travaillant avec des objets trouvés comme des tissus en denim et des vieux papiers. En fin de compte, ses collages invitent à la conversation sur la durabilité et la durabilité en tant que métaphore du cliché L’Afrique ne produit pas d’art.

