
Albana Ejupi est née en 1994 à Pristina (Kosovo). Études de 2012 à 2017 à l’Académie des Beaux-Arts de Pristina. Master en 2017-2018. Elle vit et travaille à Vienne en Autriche.
Albana Ejupi peint parce qu’elle doit peindre. Un désir inconditionnel, la peinture comme une nécessité la plus intime. Vrai, sincère et convaincant.
« Je cherche à comprendre ce que signifie être humain. Nous ne sommes pas simplement la personne habillée que nous présentons au monde. Nous sommes l’esprit et le corps que nous habitons. Utiliser l’art comme un instrument à multiples facettes qui traite des aspects spirituels, sociaux et politiques de la nature humaine est crucial pour ma pratique de travail. En appliquant ma méthode de travail, des peintures et des dessins avec des couches de différents matériaux tels que la toile, le papier et le bois, avec du sable de mer et différents types de textiles sont créés. Mes études sur le corps humain – décomplexées par les tabous sociaux, les limitations, la gêne ou la honte – mettent la condition humaine en discussion. Ils explorent des sujets comme l’âge, la mémoire, l’amour, les émotions, les défis, la douleur, les blessures et la guérison, la grossesse, la sexualité et l’identité. À travers ces corps, la beauté n’est pas traitée comme un enjeu, mais le fait d’être humain, surtout le fait d’être une femme. Mes œuvres reflètent le rôle de la femme en tant que porteuse de fertilité et créatrice de vie en général. Cela implique l’examen non seulement des aspects symboliques de la féminité, mais aussi des prémisses biologiques telles que la menstruation ou le sexe. »
Son travail semble tourner autour de cette question centrale. Le monde peint qui en résulte est intime et émotionnel, provocateur et stimulant, mais aussi étrange et mystérieux. L’artiste a déjà développé son langage visuel. Les thèmes – le corps et la sexualité, la beauté et la douleur de l’âge et de la décadence – sont aussi vieux que l’humanité. Sa technique picturale témoigne d’un savoir-faire et d’une précision, mais aussi d’une ouverture aux expérimentations artistiques. Contrairement à de nombreux artistes contemporains qui puisent dans les images médiatiques et les retravaillent en peinture, Albana se confronte directement au modèle vivant. L’artiste brouille habilement les frontières entre figuration et abstraction, entre plan pictural et sculpture tridimensionnelle. Le sable qu’elle utilise provient du Kosovo, il imprègne la peinture d’une qualité d’objet inhabituelle, projette des parties du corps, les fait paraître « plus réelles ».

