Et voilà le travail : Arnaud Montebourg déclare qu’au second tour de la primaire socialiste, il votera « à titre personnel » pour François Hollande. C’est-à dire pour le candidat le plus opposé aux idées qu’il avait développées au tour précédent. Au nom de « l’utilité » et de « l’efficacité ».
Soutenir un « défaut » au nom de l’efficacité ?
Le problème avec Montebourg, ça n’est pas tellement ses idées (plutôt bonnes), mais son inconstance dans le suivi. Plan de carrière à volte-faces zigzaguantes, au point de la perdre, la face. Parce que l’animal n’en est pas à son premier grand écart.
Que lui a-t-on reproché tout au long de la campagne de cette primaire socialiste ?
- Son soutien en 2007 à Ségolène Royal, au point d’en être même un temps le porte-parole, ceci en dépit de ses positions premières (déjà ! ) ;
- sa façon olé-olé de respecter ses engagements sur le non-cumul des mandats.
Et le voilà qui recommence en annonçant officiellement son intention de soutenir un candidat dont il déclarait il y a peu qu’il était le « seul défaut » de la candidate de 2007 :
« Ségolène Royal n’a qu’un seul défaut, c’est son compagnon » [F. Hollande à l’époque, ndlr]
Entre girouette et bulle de savon
Cherchez l’erreur et l’inconsistance ! Notre Montebourg a hélas tout du potache hâbleur genre “retenez-moi ou je fais un malheur”… mais qui se retient bien de le réaliser !
Paradoxalement, je ne regrette pas d’avoir soutenu la candidature de cet “impétrant” giratoire au premier tour de la primaire. Ce soutien avait deux objectifs :
- soutenir des idées proches des miennes (en prenant tout de même la précaution – ouf ! – de souligner « la versatilité du personnage » qui les portait alors) ;
- montrer qu’un projet réellement de gauche avait encore de l’audience auprès de l’opinion publique.
Mission largement accomplie. Va donc pour les idées, et tant pis si la girouette qui les a fait siffler le temps d’une bulle de savon s’est retournée une nouvelle fois plus vite que le vent de l’histoire.
Mon intention de ne pas voter pour cette pâle équipe B à aucun des tours de la prochaine présidentielle ne s’en trouve que plus confortée.