Affaire Camelia Jordana : la débandade s’accélère pour le pouvoir

© POOL/AFP/Archives / GONZALO FUENTES

Le coup de grisou déclenché par la chanteuse Camelia Jordana à propos des violences policières n’en finit pas de répandre ses ondes de chocs dévastatrices pour le pouvoir. Première victime : Christophe Castaner.

Le ministre de l’Intérieur avait cru bon d’annoncer précipitamment le dépôt d’une plainte contre l’hérétique. Aussitôt les juristes de mon fil Twitter s’interrogèrent goguenards sur la faisabilité d’une telle plainte. Bien leur en fit car, dès le lendemain, on apprenait que l’ex roi du poker préférait renoncer piteusement à ses poursuites, au grand dam de ses thuriféraires d’extrême-droite :

Pour enfoncer le clou, l’impudente Jordana lançait un défi que Castaner ne pouvait évidemment que refuser :

Y a-t-il meilleurs encouragements que de continuer à cogner hardiment sur les imposteurs du pouvoir ?

De leur côté, montés au créneau de la défense corporatiste avec la grâce et l’élégance qu’on leur connaît, les syndicats de police n’allaient pas tarder eux aussi à subir de cinglantes déconvenues. Ainsi cette rebuffade encaissée ko debout par un syndicaliste d’Alliance police face à Dominique Sopo, président de SOS Racisme :

Pour ne rien arranger des affaires défaillantes du pouvoir, Assa Traoré (soeur d’Adama) volait au secours de Camelia Jordana en y associant non seulement ses compagnons d’infortunes de banlieues… mais aussi les Gilets jaunes !

Fermer le ban. Les défaites d’une autorité relèvent souvent de la bêtise, de l’incompétence, de l’impuissance de ceux qui prétendent l’exercer. Et surtout, surtout, aucun pouvoir ne peut espérer se perpétuer à long terme par la seule répression physique. Y avait-il, avec cette affaire Jordana, meilleure preuve de la déliquescence macronienne ? Y a-t-il meilleurs encouragements que de continuer à cogner hardiment sur les imposteurs du sommet de l’État ?

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