24 février : un référendum populaire sur la Constitution… à Cuba !

Pendant que nos députés font semblant de discuter d’un projet autorisant le RIC (référendum d’initiative citoyenne) dont chacun sait d’avance qu’il va être recalé, une consultation populaire va se tenir de l’autre côté du globe : à Cuba.

Le 24 février, tous les Cubains voteront à bulletin secret pour approuver ou rejeter le texte de leur nouvelle Constitution. Le précédent texte constitutionnel datait de 1976. Lui aussi avait été approuvé par référendum populaire en date du 15 février de la même année.

Le projet de texte intégral de cette nouvelle Constitution a été porté à la connaissance des citoyens par la publication d’un livre courant janvier (vente : plus de 1,5 millions d’exemplaire). Le projet de texte est également à librement téléchargeable sur internet ici.

Quelles sont les principales nouveautés de ce texte par rapport à la Constitution de 1976 :

  • la reconnaissance du marché économique et de la propriété privée ;
  • l’abandon de l’objectif d’une société communiste ;
  • l’instauration d’un Premier ministre ;
  • la limite d’un mandat de cinq ans pour le président, renouvelable une fois ;
  • l’acceptation du mariage pour tous.

Enfin, on notera que ce nouveau projet de texte a été élaboré après toute une série de consultations populaires menées du 13 août au 15 novembre 2018 : 133.681 réunions., 8.945.521 citoyens participants, 1.706.872 interventions, 783.174 propositions, 2.125 propositions depuis l’étranger (source : gouvernement cubain).

Ce que reprochent les détracteurs occidentaux du « régime » cubain, c’est de n’avoir pas remplacé la dictature du socialisme par la dictature des marchés néolibéraux

Qu’est-ce qui fâchent les détracteurs occidentaux de la « dictature » cubaine dans ce nouveau projet de Constitution  ?

  • Que la planification socialiste reste « l’élément central du système de direction du développement économique et social » (article 26) ;
  • que la propriété personnelle privée instaurée par le nouveau projet constitutionnel soit encore dépendant de « la propriété socialiste du peuple tout entier représenté par l’État qui en assure la propriété au bénéfice de tous » (article 21) ;
  • que le Parti communiste de Cuba (PCC) reste « la force dirigeante supérieure de la société et de l’État » (article 5).

On notera que le processus démocratique cubain – mais si, il existe : voir ici – a la particularité de fonctionner en dehors de tout système partidaire (un peu comme ce que voulait De Gaulle en 1958). Contrairement à ce que prétend la mantra occidentale, le PCC n’intervient pas dans le choix des candidats aux diverses élections, mais joue le rôle d’un conseil constitutionnel garant de la constitution cubaine (et du socialisme).

En bref, ce que les détracteurs occidentaux reprochent au système démocratique cubain, c’est de ne pas devenir une « dictature » néolibérale à l’occidental, soumis à « la force dirigeante supérieure du marché-roi » !

=> Lire aussi : Cuba : un processus démocratique qui vaut largement le nôtre (yetiblog)

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