Le coronavirus : un révélateur cruel de l’hypocrisie et de la bêtise humaine

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L’apparition d’une nouvelle épidémie mondiale comme le coronavirus est toujours révélatrice des psychoses et des perversions minant les sociétés humaines qui en sont les potentielles victimes.

C’est peu dire que le coronavirus est à la une de tous nos médias, infestant jusqu’aux réseaux sociaux, alimentant la psychose collective, allant jusqu’à déstabiliser ces grands malades que sont l’économie mondiale et la finance internationale, pire nous privant au moins momentanément de nos bisous rituels pour cause de guerre préventive contre une contamination sournoise.

Un vulgaire nouveau symptôme de type grippal, infiniment moins meurtrier que le cancer

Pourtant, en regard du nombre de cas constatés et de sa létalité – nombre de morts par rapport au nombre d’individus infectés – le coronavirus reste une maladie assez limitée, aux conséquences bien moins graves, par exemple, que d’autres maladies courantes. Au moment où j’écris ces lignes, un site actualisé en temps réel recense dans le monde entier 87.470 cas confirmés de coronavirus COVID-19 (dont 93% en Chine) et 2.990 morts. Soit un taux de létalité de 3,42%. Par ailleurs 42.670 personnes infectées (49%) sont considérées comme guéries sans présenter de séquelles (on note au fil des heures que le taux de guérison sans séquelles – total recovered – augmente de façon significative : il n’était que de 46% il y a quelques jours).

Jusqu’à preuve du contraire, le coronavirus COVID-19 est donc un vulgaire nouveau symptôme de type grippal, infiniment moins meurtrier que le cancer. Rappelons qu’en 2018, le cancer a frappé 382.000 personnes rien qu’en France, en a tué 157.400 – soit un taux de létalité de 41% – et laisse les rescapés meurtris par les séquelles douloureuses de leur chimio et radiothérapie.

Alors bien sûr, on rétorquera que les deux fléaux sont différents, le premier contagieux, l’autre non. Mais vous remarquerez que, malgré les extrêmes dommages causés par le cancer, celui-ci est suffisamment entré dans les mœurs et dans les limites de la supportabilité humaine pour qu’on ne consacre pas plus d’argent que cela à sa prévention, qu’on diminue même les crédits à la recherche pour le guérir, et qu’on fait encore moins d’efforts pour éradiquer les causes connues de son développement : la pollution atmosphérique, la bouffe de merde, les clopes, l’exposition à certains travaux…

Un processus excessif de psychose irrationnelle

La différence de réaction entre une maladie entrée dans les mœurs comme le cancer ou une pandémie émergente, donc inquiétante – d’autant plus qu’elle menace de frapper indistinctement TOUTES les classes sociales, y compris les 1% de nuisibles d’en haut – est que cette dernière déclenche un processus excessif de psychose incontrôlée, dès lors que notre cerveau n’a pas encore dressé, comme pour le cancer, les parapets psychologiques illusoires qui permettent de s’y adapter vaille que vaille.

Chassez le naturel humain, il revient au galop. En témoignent les premières réactions pétries de contradictions et de dérisoires prises par nos autorités éminentes face au coronavirus. Il faut être grave atteint limite connerie épaisse pour interdire les manifestations de plus de 5.000 personnes, le semi-marathon de Paris, fermer des écoles dans l’Oise ou le musée du Louvre… tout en laissant grand ouverts au public les gares SNCF et les stations de métro, les stades de foot ou de rugby, et les grands centres commerciaux…

Relativiser l’importance d’une pandémie n’est pas en nier le caractère anxiogène. Un fléau échappant (encore) au contrôle de la médecine a toutes les raisons d’inquiéter et justifie la mise en place d’une prévention sérieuse. Mais ce que démontre une pandémie (de portée encore très relative jusqu’à preuve du contraire) comme le coronavirus, et les réactions irrationnelles excessives qu’elle déchaîne, c’est que l’intelligence humaine est une nouvelle fois prise en flagrant et navrant délit d’impuissance et de bêtise.

Nous autres, êtres humains, devrions apprendre à gérer nos paniques, et surtout à vivre avec, sans en laisser la gestion aux “marchés”, celui des labos pharmaceutiques en particulier comme on ne va pas y couper (rappelez-vous le coup de la vaccination obligatoire contre le virus A-H1N1, cet ancêtre grippal du COVID-19). En ce qui me concerne, permettez que je continue à trier mes ami.e.s en fonction de celles et ceux qui continuent à m’embrasser goulument ou à me serrer la pince sans gants plastoc de circonstance. Pour le reste, alea jacta est et c’est très bien comme ça…

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.