Ouragans : trois manières de réagir à un cataclysme climatique

Les dégâts d'Irma à Saint-Martin

Selon que l’on se trouve dans les Antilles françaises, en Floride américaine ou à Cuba, il y a apparemment différentes manières pour les autorités de réagir à un cataclysme climatique.

La préfète de Saint-Martin en « état de choc traumatique »

Anne Laubiès
Anne Laubiès

Sauf pour dire des banalités, on a guère entendu les instructions de la préfète Anne Laubiès avant, pendant et après le déferlement d’Irma sur Saint-Martin, l’île dont elle a la charge. Normal, elle et son équipe s’avouent « en état de choc traumatique » après avoir dû « passer toute la nuit dans une étroite pièce en dur, dans le noir, dans une grande promiscuité » dans une préfecture entièrement détruite par l’ouragan.

Raison pour laquelle sans doute l’État français vient (mais un peu tard) de lui adjoindre en catastrophe « deux sous-préfets, un de l’administration centrale et un sous-préfet de la Martinique », plus « d’autres cadres de l’administration arrivés sur l’île pour garantir le plein exercice de l’autorité de l’État sur ce territoire totalement dévasté » (source préfectorale).

Pendant ce temps, les ouailles de la préfète choquée gueulent à qui veut les entendre contre l’incompétence crasse de leurs autorités… qui répliquent par la langue de bois habituelle :

Donald Trump s’en remet à Dieu

Donald Trump, lui, a choisi la voix de la prière pour éradiquer les démons climatiques (et pour se faire redorer le blason en passant par ses « leaders spirituels ») :

Le message de Raúl Castro à son « peuple combatif »

Pendant ce temps-là, dans l’île de Cuba balayée elle aussi par la violence d’Irma, le président Raúl Castro choisit de s’adresser directement à son « peuple combatif » :

Raúl Castro
Raúl Castro

« L’ouragan Irma, avec sa force destructrice, a attaqué notre île pendant plus de 72 heures, du matin du 8 septembre à l’après-midi de ce dimanche, avec des vents qui ont dépassé parfois les 250 kilomètres/heure.

[…] Dans ces circonstances difficiles, ont prévalu l’unité des Cubains, la solidarité entre voisins, la discipline dans l’orientation donnée par l’état-major général de la Défense civile nationale et les Conseils de défense à tous les niveaux, le professionnalisme des spécialistes de l’Institut météorologique, la vitesse de réaction de nos médias et de nos journalistes, le soutien des organisations de masse, ainsi que la cohésion des organes directeurs du Conseil national de défense. Mention spéciale à toutes nos femmes, y compris les dirigeants du Parti et du Gouvernement, qui, avec fermeté la maturité, ont fait face à la situation difficile.

Dans les jours à venir, beaucoup de travail sera à accomplir. La force des Cubains et la confiance indestructible dans leur Révolution seront à nouveau démontrées. Il n’est pas temps de pleurer, mais de reconstruire ce que les vents de l’ouragan Irma ont essayé de faire disparaître.

[…] Un principe reste inchangé : la Révolution ne laissera aucun sans-abris et des mesures seront prises pour qu’aucune famille cubaine ne soit abandonnée à son destin. »

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.