Le Grand jeu : Daech pas mort

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L’État islamisque a beau être en recul partout, il ne faut pas vendre la peau du barbu avant de l’avoir épilé. Les petits hommes en noir font preuve de résilience, il faut le leur reconnaître…

Nous avons vu que les Turcs et leurs hommes de paille de l’ASL font du surplace au nord d’Al Bab. Certes, les Kurdes y sont aussi pour quelque chose, mais prendre la ville ne sera pas une partie de plaisir. Aussi, Ankara est-elle en train de déployer une force de 9 000 combattants« rebelles », dont 300 forces spéciales turques. Encore des morts en perspective pour une opinion publique qui commence à balancer…

Relevons au passage que Washington rame pour ouvrir des canaux de discussion entre ses « alliés » turcs et kurdes afin qu’ils ne s’autodétruisent pas. Notons également que la folle et précipitée (avant que Trump ne prête serment) décision du Congrès US, sous influence du diable incarné McCain, d’autoriser Obama à fournir des missiles anti-aériens à l’opposition laisse tout le monde dans l’expectative. Certains analystes y voient un soutien jusqu’au-boutiste aux djihadistes mais les Turcs pensent, eux, que ces Stingers seront destinés aux YPG kurdes ! Jusqu’à la fin, Barack à frites aura joué au pompier-pyromane, sa politique de gribouille lui mettant tout le monde à dos;

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Mais revenons à l’EI… Sur le front de Raqqah, c’est le calme plat. En Irak, à Mossoul, ça n’avance pas plus. Certes, Daech est cerné de toute part et la retraite vers la Syrie est impossible depuis que les milices chiites ont coupé la route près de Tal Afar :

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Mais Dieu que l’avance des troupes irakiennes est difficile… Tout y passe, y compris les Corans piégés ! Chaque point est l’objet d’âpres combats et l’armée doit parfois se retirer devant la férocité des contre-attaques djihadistes. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les pertes soient très élevées :

Le 1er décembre, la Mission des Nations unies en Irak a donné un premier bilan des combats à Mossoul. Ainsi, pour le seul mois de novembre, les forces irakiennes ont eu 1.959 tués dans leurs rangs ainsi que 450 blessés. Ces chiffres, qui incluent également les pertes subies par les policiers au combat, les combattants kurdes (peshmergas) et les milices paramilitaires pro-gouvernementales, sont trois fois plus élevés que ceux constatés en octobre (672 tués).

Curieusement, on entend beaucoup moins la MSN depuis quelques temps, elle qui pérorait pourtant au début de l’opération afin de mieux enfoncer médiatiquement les méchants Syro-russes à Alep…

Retournons en Syrie justement, où l’EI a lancé une attaque massive contre Palmyre. La concomitance avec la libération d’Alep est curieuse. Aux dernières nouvelles, les forces gouvernementales sont arrivées à stabiliser le front tant bien que mal et les Sukhoïs devraient très vite se mettre en branle, empêchés pour l’instant par le mauvais temps, mais la situation est sérieuse. Il y a des dizaines de morts de part et d’autre et des bataillons de femmes ont été constitués chez les loyalistes.

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Il semble qu’encore une fois, l’armée ait été incapable de faire face aux VBieD, véhicules bourrés d’explosifs conduits par des kamikazes qui, sortis de nulle part, se jettent sur leurs adversaires. Comme lors de l’offensive qaédiste sur Alep ouest il y a deux mois. Voici une vidéo tournée en juin à Palmyre. Depuis, aucune parade n’a encore été trouvée, ce qui étonne :

Tactiquement, la bataille est d’importance. Que les petits hommes en noir (drapeaux noirs sur la carte) en viennent à prendre la région de Palmyre et ils pourront se redéployer pour attaquer Ithriyah (cercle rouge), le noeud de toute la Syrie qui fait la jonction entre Damas et Alep.

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=> Source : Le Grand jeu

 

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