Présidentielle US : c’est la boue qui triomphera

Illustration de couverture de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel

Présidentielle US j-1. Autour de moi je n’entends que des appels terrifiés à voter pour le « moins pire du pire ». D’intellectuels comme Paul Jorion, pourtant censés être censés, à des proches en plein désarroi. Le moins pire du pire, pour eux : Hillary Clinton.

Et de monter en épingle ad nauseam les délires machos et racistes de Trump. Et de répéter en boucle ce que les médias de propagande leur  diffusent comme éléments de langage prédigérés.

C’est entendu, Trump est un triste sire, un imbécile grossier et incontrôlable. Mais Clinton ? Wikileaks vient de publier en feuilleton de 33 épisodes pas moins de 55 294 mails qui auraient dû valoir à l’intéressée et à sa bande de corrompus une incarcération immédiate pour haute trahison.

Un instant ébranlé, le FBI a remis sur la sellette une enquête étouffée par le ministère américain de la justice… avant de la ré-étouffer illico presto quelques jours plus tard. Quelles pressions terribles a-t-il dû subir pour se ridiculiser à ce point ?

La presse, les médias, les intellectuels, les politiques, toute cette élite interlope pourrie à l’os vient d’enterrer définitivement les dernières illusions qu’on essayait encore de se faire sur la démocratie américaine : une grotesque parodie à peine digne d’une vulgaire république bananière ou des pratiques grotesques de feu l’Union soviétique.

La disgrâce des médias

Le chaos en conséquence

Quel que soit le vainqueur du scrutin du 8 novembre — personnellement, ça m’est totalement indifférent — c’est la boue qui triomphera, avec le chaos en conséquence. La bêtise crasse (Trump) ou la mafia sans scrupule (le gang Clinton). La régression raciste ou le crime organisé. Voilà où nous sommes aujourd’hui tombés.

Ce qui me navre et me désespère, c’est de voir nombre de mes amis et de mes proches être emportés par ce tsunami morbide. Croire encore et toujours qu’il faut choisir entre le moins pire du pire. Il est vrai que nous sommes dans un processus d’auto-destuction commencé de longue date. Rappelez-vous comment, en France même, bon nombre d’entre nous votèrent Hollande pour échapper à Sarkozy.

Le moins pire du pire conduit toujours au plus pire. Vous n’avez pas Trump (ou Le Pen) cette fois, vous l’aurez à la prochaine.

L’autre leçon de ce terrible naufrage démocratique, c’est que l’empire moribond est prêt à tout, absolument à tout, pour sauver ses derniers privilèges, ses dernières ruines, y compris en ne respectant pas le verdict des urnes si celui-ci lui est contraire.

Ceux qui se présentent encore ingénument à des scrutins pipés d’avance par la mafia impériale devrait en prendre de la graine. Il y a peu de chance que l’on ne se débarrasse de ces salauds sans passer par un épisode de sévère baston.

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