Ma copine Agnès Monolecte vient de nous sortir [un billet|http://blog.monolecte.fr/post/2008/10/09/Ceci-n-est-pas-une-crise] incendiaire comme on en a un besoin fou : »« Depuis quelques jours, il y a un concert de tamtam dans la volière et c’est la panique à bord. Il n’est plus possible d’avoir la moindre petite connexion médiatique (journaux, radio, TV, web) sans se retrouver littéralement submergé par un tsunami de hurlements échevelés : « C’est la crise, c’est la crise, c’est la crise ! » Ça a l’air de franchement chier dans le ventilo, vu comme cela… » » La petite vache en rajoute dans l’impertinence : »« Personnellement, je n’en ai rien à cirer de leur crise : je suis tombée dedans quand j’étais petite. » » Mais c’est sa conclusion qui me botte le plus : »« C’est pour cela que l’âge de la critique se termine ici et que commence enfin l’âge de faire. » » Faire, oui, mais quoi ? Allez, ne me dites pas que vous donnez votre langue au chat. Vous savez parfaitement ce à quoi il va falloir en venir : VIRER CES CONNARDS ! Les mettre hors d’état de nuire dare-dare. Et pas de façon symbolique ou platonique, pas en attendant, éplorés, les élections de 2012 !
De toute façon, maintenant, ça va VRAIMENT être eux ou nous. Figurez-vous que j’ai un pote qu’a un pote… Non, non, rigolez pas, c’est pas aussi banal que ça en a l’air ! Surtout quand on sait que le pote de mon pote en question est un type pas vraiment de gauche, pas vraiment en fin de révolte d’adolescence exaltée, mais qu’il est cadre à la Caisse des Dépôts et Consignation ; vous savez, la fameuse banque institutionnelle publique française, cette vénérable institution qui est placée sous le contrôle direct du Parlement ; elle exerce, nous dit-on, des activités d’intérêt général (vous avez bien lu : « intérêt général ») pour le compte de l’État. Figurez-vous que le pote de mon pote, depuis quelques temps, en plus de ses journées de boulot à rallonge, ne passe pas une nuit sans être réveillé deux ou trois fois dans son sommeil par ses supérieurs affolés. Et que, les yeux cernés par la fatigue et le stress, il a fini par lâcher au pote que nous avons en commun, une toute petite phrase de rien du tout, sibylline et laconique à souhait, mais écrasante comme une enclume pour l’ « intérêt général » dont il a charge: »« Personne ne peut imaginer ce qui est en train de se passer ! » » Eh oui, mon petit peuple (c’est bien à toi que je m’adresse à nouveau, pas la peine de regarder ailleurs), on va affronter un drôle de grain dans les jours qui viennent. D’ailleurs, je vais te livrer un scoop. Il émane de l’AFP, mais aucun média du microcosme n’a vraiment osé le relayer. La dépêche date du vendredi 10 octobre 2008, 15h38. Son titre : »[Données venant des Assedic sur une remontée brutale du chômage|http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?&news=5960499] ». Tu en veux un extrait ? »Le vice-président de la CGPME, Jean-François Veysset, a fait état vendredi de données « préoccupantes » venant des Assedic sur une remontée « brutale » du chômage, sans donner de précisions chiffrées. »%%% »« Les chiffrages qui remontent des Assedic nous préoccupent, c’est brutal. Nombre de gens viennent indiquer qu’ils ont perdu ou vont perdre leur emploi. Tout confirme que nous allons faire face à un retournement de l’emploi avec une fin d’année 2008 problématique et une année 2009 où nous allons devoir maîtriser les destructions d’emploi », a-t-il déclaré à la presse. » Le pote qui avait ce pote à la Caisse des Dépôts et Consignation, dirige, lui, une succursale d’agence immobilière. Il est payé uniquement à la commission (pas de salaire fixe minimum). Ces derniers temps, il n’a strictement rien vendu, aucun bien immobilier. »« Je risque pas de paumer du fric en banque, je n’ai que des crédits »(m’a-t-il dit dans un rire) ». Sauf que je suis en plein dans les » »subprimes » ». À la fin du mois, j’ai plus un radis pour payer la moindre de mes trois échéances. » » Ça ne rigole plus du tout, cette histoire, mon petit peuple. Ça pue même salement. Dans les jours prochains, des pans entiers de l’économie vont s’écrouler. La déclaration commune, la nuit dernière (10 octobre 2008) des sept puissances mondiales (le G7) était risible à pleurer. Une unité dans l’aveu d’impuissance et de suffisance stérile : »« Nous nous engageons à protéger les institutions financières majeures et à les empêcher de faire faillite. » » Mais il est déjà en faillite, le système bancaire. Il ne survit plus, comme nous l’avons vu, que par des injections désespérées de [monnaie de singe|http://www.yetiblog.org/index.php?2008/10/09/343-monnaie-de-singe]. Et, à l’image des grands groupes arrogants du CAC, celui de la boîte qui m’emploie, pourtant ni dans l’automobile, ni dans l’immobilier, ni dans la finance, vient de perdre 52,37 % de sa valeur depuis le 1er janvier. Je me fous totalement de la Bérésina qui frappe ses actionnaires (certainement pas du petit personnel). Ça faisait tellement longtemps que ces prédateurs piquaient dans la caisse avec leurs acolytes « contrôleurs de gestion ». Mais il ne faut pas croire qu’il n’y aura pas de « conséquences sociales » à très court terme pour le bon petit peuple des travailleurs dont tu es, mon petit peuple. Dans les jours qui viennent, partout en France et ailleurs, ça va dégager sérieux. Très vite. Et emportés dans les gravats de ces ruines, il y aura tes copains, tes collègues. Ou toi. Tu penses à tes mômes ? Tu vas vraiment leur laisser subir ce que ces salauds te font fait subir ? On a vu dans un [précédent message|http://www.yetiblog.org/index.php?2008/10/03/341-message-au-bon-peuple], que la première solution est d’occuper les moyens de production qui sont toujours bien valides, eux. Mais ça ne suffira pas si on laisse la bande des requins en état de nuire. La merde dans laquelle ils nous ont mis avec leurs « marchés » à la con ! Il n’y a pas d’autre deuxième solution que celle-ci, mon vieux : LES VIRER ! Pas négocier, non, les éjecter. Ceux d’en face, les zombies d’outre-tombe capitalistes à faciès de cadavres, politiques, économistes et autres « spécialistes » et chroniqueurs officiels ergotant leur évangile détraqué, aujourd’hui, t’es mort si tu leur parles, si tu rentres dans leur jeu. Le temps des grandes négociations n’est plus, n’en déplaise à tes syndicats couilles molles (quand est-ce qu’ils vont se réveiller, ceux-là !). Ces spectres calcinés n’ont plus rien à marchander. Suffit de les voir, hagards à la télé, pour comprendre qu’ils sont malades. Et dangereux. Comme l’a très bien compris Agnès Monolecte, vont juste essayer de nous sucer le sang autant qu’ils pourront. Nous n’avons plus qu’une issue, toi et moi : entrer dans »« l’âge de faire. » ». Comprends-moi bien, mon petit peuple, je ne te dis pas ça pour alimenter les élucubrations des groupuscules en mal de « grand soir ». Je ne dis pas ça non plus pour que dès demain matin tu cours au sacrifice, fourche à la main, dans les rues assoiffées de vengeance. Je dis ça pour que ça murisse bien dans ta tête, que tu te persuades, non pas que c’est possible, mais que ça n’est plus impossible. Et que ça va même devenir sacrément vital. Parce que dans les années qui vont venir, ça va secouer un max, mon frérot ! Ne viens pas pleurnicher que c’est triste, répandre tes angoisses, dire que rien ne sert à rien, que les autres charognards finissent toujours par ressurgir. On s’en fout ! Ce n’est plus le moment, maintenant. On est au pied du mur, toi et moi. Saisissons la moindre chance historique d’inverser la course folle au suicide collectif et à l’indignité. T’es prêt ?