
1. Les trois cerveaux
La seule raison d’être d’un être, c’est d’être. C’est-à-dire de maintenir sa structure, de se maintenir en vie. Sans cela, il n’y aurait pas d’être.
Contrairement aux plantes qui se maintiennent en vie sans se déplacer, les animaux, eux, donc l’homme qui est un animal, sont forcés d’agir à l’intérieur d’un espace. Pour se déplacer dans un espace, il faut un système nerveux. Ce système nerveux va agir sur l’environnement et dans l’environnement. Et toujours pour la même raison : assurer la survie. Si l’action est efficace, il va en résulter une sensation de plaisir.
Ainsi une pulsion pousse les êtres vivants à maintenir leur équilibre biologique, à se maintenir en vie. Et cette pulsion va s’exprimer dans quatre comportements de base :
- un comportement de consommation,
- un comportement de la récompense,
- un comportement de la punition,
- un comportement d’inhibition.
Un cerveau, ça ne sert pas à penser, mais à agir.
Il y a un premier cerveau, le cerveau reptilien, qui déclenche les comportements de survie immédiate : boire, manger, copuler… Nos pulsions sont toujours celles, très primitives, du cerveau reptilien.
Dès qu’on arrive aux mammifères, un second cerveau s’ajoute au premier : le cerveau de l’affectivité, ou plutôt de la mémoire. Sans mémoire de ce qui est agréable, de ce qui est désagréable, il n’est pas question d’être heureux, triste, angoissé, il n’est pas question d’être en colère, amoureux… On pourrait presque dire qu’un être vivant est une mémoire qui agit.
Et puis un troisième cerveau s’ajoute aux deux premiers, qu’on appelle le cortex cérébral. Chez l’homme, il a pris un développement considérable. On l’appelle aussi cortex associatif car il associe les voies nerveuses, sous-jacentes, qui ont gardé la trace des expériences passées. Il les associe de façons différentes de celles où elles ont été impressionnées au moment même de l’expérience. C’est à dire qu’il, l’homme, va pouvoir créer, réaliser, un processus imaginaire.
Le cerveau de l’homme, c’est trois cerveaux superposés.
Ces trois étages du cerveau devront fonctionner ensemble. Et pour se faire, ils vont être reliés par des faisceaux.
- L’un, on peut l’appeler le faisceau de la récompense. Par exemple, la caresse d’une mère à son enfant, la décoration qui va flatter le narcissisme d’un guerrier, les applaudissements qui vont accompagner la tirade d’un acteur. Eh bien tout cela libère des substances chimiques dans le faisceau de la récompense qui aboutira au plaisir de celui qui en est l’objet.
- L’autre, on l’appelle le faisceau de la punition. C’est lui qui va déboucher sur la fuite, ou la lutte.
- Un autre encore est celui qui va conduire à l’inhibition de l’action.
Vivre malgré tout