BALLADE IRLANDAISE

((/images/ballade irlandaise.jpg|NO|L)) Purée, la pile qu’ils se sont encore prise ! Jusqu’au bout, leurs sondages avaient claironné la victoire de leur « oui ». Puis avaient un peu bafouillé au dernier moment : euh… bon… ça va être ricrac. À moins de 50 % de participation, le « non » des gueux a ses chances ; à plus de 50%, ça devrait le faire pour notre « oui » lumineux. Résultat : 53% de votants et 53,4% pour le « non » ! La rouste.

La veille encore, un conseiller du ministre irlandais des Affaires européennes avait pourtant clamé sa certitude d’avoir perçu  » »une remontée du oui sur le terrain » ». Aussi grandiose que les affirmations récentes des « spécialistes » annonçant la fin de la crise financière mondiale… tandis que retentissaient déjà les appels au secours de plusieurs nouvelles banques en plein bouillon. Ils s’y étaient pourtant encore une fois TOUS mis, les gouvernants, l’opposition officielle, les médias du microcosme autorisé. TOUS ! N’avaient pas ménagé leurs efforts, jusqu’au dernier jour, jusqu’aux portes des isoloirs. Pour colmater la brèche qu’ils sentaient s’ouvrir dans leurs arrogantes certitudes. Et vlan, pan sur la gueule ! Les voilà maintenant qui crachent leur dépit : rien que des ingrats, ces  » »nil » » (« nonistes » en irlandais), après toutes les subventions européennes qu’ils ont empochées ! Rien que des pro-avortements, des trouillards archaïques qui rejettent le « progrès », des ignares qui ignorent nos bienfaits et nos mérites auto-proclamés. Cinq petits millions de bouseux qui décident du sort de cinq cent millions d’Européens. Hé hé hé, chiche que vous fassiez voter les quatre cent quatre-vingt quinze millions qui restent ! Mais non, ni une, ni deux, vous voilà déjà en train de mijoter des combines pour contourner la baffe irlandaise et continuer vos sales affaires. Rien n’arrête votre suffisance, sauf que… Sauf que des fois, la réalité et les paires de beignes sur le nez vous rattrapent douloureusement ! Retroussons nos manches, camarades, astiquons nos revers de mains. Et savourons un instant sans retenue le spectacle jubilatoire de leur déconfiture. C’est pas tous les jours qu’ils sont rigolos.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.