((/images/SG.jpg|le PDG marri|L))Dans l’incroyable succession de scènes au ralenti que nous offre le peplum-catastrophe sur l’effrondrement de la tour néo-libérale mondiale, voici un nouvel épisode qui nous touche particulièrement. Avec les pertes considérables de la Société Générale, c’est tout le système bancaire français qui est salement touché. Sept milliards d’un coup, mazette, c’est plus de la moitié du trou de notre sécu et cinq plans d’urgence pour les banlieues ! Passons tout de suite sur une invraisemblance hautement comique du scénario : le canular du »trader » indélicat.
Ainsi donc, un individu pervers et malintentionné aurait déjoué tous les systèmes de contrôles de la banque, au point de réussir à lui estourbir cinq milliards d’euros en jouant quelques cinquante milliards. Et sans que personne n’y voit goutte. Ho ho ho ! Ou bien la banquelette est d’une nullité crasse, une passoire qu’il faut fermer au plus vite en invitant les clients à fuir. Ou bien, à peine plus sérieusement mais beaucoup plus plausible, il s’agit d’un ridicule leurre à couillons pour faire passer (très mal) le bouillon saumâtre. Et, quoiqu’il en soit, la banqueloche est tout aussi nulle pour avoir réussi l’exploit de paumer autant de fric à elle toute seule ! Que les médias officiels reprennent en choeur ce canard grotesque, montre qu’ils ne sont toujours pas à un Timisoara$$Du nom de la ville roumaine où en les médias colportèrent sans la moindre vérification d’usage la rumeur d’un (faux) carnage.$$ près. Le »trader » en question est bel et bien un cadre de l’entreprise, qui a agi au nom de l’entreprise, et certainement pas tout seul, mais qui accepte aujourd’hui, » »au nom de l’intérêt supérieur de l’entreprise » », de servir de fusible. Je vous fiche mon billet qu’on est pas près de le voir rejoindre les voleurs de mobylettes sur la paille humide des cachots$$Dernières nouvelles : cet après-midi, on nous annonce que le filou de la Générale se nommerait Jérôme Kerviel, qu’il a 31 ans (vous avez bien lu : « trente et un »), qu’il gagnerait à peine 100.000 (cent mille) euros/an, qu’il serait introuvable (ce matin, France Inter avait pourtant annoncé que le « coupable » avait reconnu les faits. Auprès de qui ? Quand ? Comment ?). Sur certains sites, apparaît [la photo|http://www.easybourse.com/bourse-information/actualite/5402-societe-generale-le-ft-revele-le-nom-du-fraudeur] d’un gamin presqu’encore boutonneux (même pas de cravate !), les yeux barrés d’un pudique trait sombre. Le délire est à son comble !$$. Étonnant par ailleurs, cette précipitation à dire qu’il n’y a pas eu enrichissement personnel. Répugnante cette non-démission du PDG Bouton. Révoltante cette approbation officielle de la Banque de France pour la version de la banque privée, avant même le début de l’enquête. Sordide, ce panier de crabes aux abois. Revenons à des choses plus réalistes. Voilà plusieurs jours que l’action de la Société Générale avait les oreilles qui lui brûlaient, voilà plusieurs jours qu’on pressentait le cataclysme. Non, il n’y a pas que les banques allemandes à morfler les sales coups, voici qu’ils tombent à bras raccourcis sur notre beau pays » »mieux protégé » » que les autres (disent nos valeureux dirigeants qui prétendaient exactement l’inverse la veille). Beaucoup risquent fort d’en ressentir prochainement les douloureuses séquelles. Car dans l’incroyable chateau de carte que nous a concocté cette bande de crétins aussi arrogants qu’incapables, on n’a évidemment pas pris la précaution de séparer le secteur spéculatif du secteur des paisibles comptes à dépôt, je veux dire ceux sur lesquels les modestes citoyens-lambda déposent leurs chiches bas de laines et ce qui restent de leurs revenus. Les dirigeants de la Société Générale ont beau défiler sur les ondes en larmoyant sur l’ » »excellence » » de leur gestion et de leurs garanties (fallait entendre la piteuse conférence de presse de l’inénarrable Bouton !), n’empêche qu’ils sont contraints de recapitaliser en urgence à hauteur de cinq milliards d’euros (je vous laisse deviner qui va payer les deux milliards manquants au total.) En admettant même qu’ils aient une chance d’y parvenir ! Nous ne sommes certainement pas au bout des (mauvaises) surprises et des (cruels) rebondissement dans cette superprod’ à gros budget (en péril). Les lézardes apparaissent en chaîne dans le barrage. Les hallucinants yoyos boursiers, où l’on passe sans transition d’une descente aux enfers un jour à une explosion d’euphorie le lendemain$$Aujourd’hui jeudi 24 janvier, on nous annonce que la forte remontée des indices européens (environ +5%… après un cinglant -5 hier, soit 10 points de différence en moins de 24 heurs !) est dûe au fait que les fameux « rehausseurs de crédit » US au bord de la banqueroute, auraient décidé de discuter entre eux pour trouver des solutions. En attendant, les discuteurs sont toujours au bord de la banqueroute !$$ démontrent à tout le moins un comportement hautement schizophrénique. Car c’est bien ainsi, n’est-ce pas, que se terminent les films-catastrophes hollywoodiens, par un grandiose cataclysme final auquel n’échappent, et encore, que quelques héros bien meurtris. Accrochons-nous à nos fauteuils.