Plus ça va, plus les échos alarmants du monde me parviennent, et plus j’ai la conviction que la communauté humaine s’approche à grande vitesse de son moment de vérité. Cela concerne notre pays qui sombre inéluctablement dans le marasme, les relations internationales minées de toute part par les tensions, l’avenir même de notre planète déjà ouvertement malmenée par les désastres écologiques que nous avons occasionnés. Tout est lié. Reste la question de notre légendaire instinct de survie…
Mal barré en apparence, le pauvre ! Aucun recours salvateur en vue. Ni politique, ni social, ni rien. Des élites en voie de lamentables dilutions, des appareils paralysés par leurs soupes internes sans importance, des « majorités populaires » figées dans l’hébétude, fossilisées par la trouille comme les statues de sel de Sodome et Gomorrhe… Difficile de ne pas céder au désespoir devant le tableau désolant qui nous est offert. Sauf que… Sauf qu’à l’aube de chacune des grandes crises qui ont bouleversé l’aventure humaine, c’était le même lamentable constat. Et qu’à chaque fois, les larrons inattendus ont surgi, projetés sur le devant de la scène par l’occasion, révélés par l’Histoire. Loin de moi la stupide idée hollywoodienne du héros providentiel. Ce que je veux souligner, c’est l’importance vitale des minorités agissantes face à la paralysie des majorités mourissantes. Les minorités agissantes n’anticipent pas, ne planifient pas, n’ont pas recours au marketing ou aux conseillers en communication. Elles réagissent du mieux qu’elles peuvent aux évènements immédiats, dans l’ombre, avec obstination. C’est encore le cas aujourd’hui. Des forces nouvelles naissent au gré des situations et des drames. Ce sont les altermondialistes capables de contraindre les puissants à changer leurs plans et leur lieux de rencontre en fonction des menaces qu’elles font peser sur leur misérable ordre établi. C’est [RESF|http://www.educationsansfrontieres.org] (Réseau Éducation Sans Frontières) entravant avec succès le sale boulot des représentants de leurs sales « lois » contre les sans papier et leurs enfants. Ce sont les [Enfants de Don Quichotte|http://www.lesenfantsdedonquichotte.com/v3/index.php], le [DAL|http://www.globenet.org/dal] et bien d’autres ténébreux sortis du diable vauvert pour voler au secours des SDF ou des opprimés avec l’aide de quelques Justes (je pèse mes mots), anonymes ou connus, comme Josiane Balasko, Emmanuelle Béart, Carole Bouquet… Oh bien sûr, on m’opposera leur inorganisation, leurs naïvetés, leur amateurisme, que sais-je ? On pointera du doigt leurs contradictions, les récupérations dont elles sont menacées par les incontournables vautours avides de pouvoir. Mais elles existent et sont bien là. Et nous, les isolés en colère, n’avons pas d’autres solutions que de les rejoindre, de leur prêter main forte quoiqu’il en soit. Le temps n’est plus aux négociations, aux discussions, aux lamentations, aux tergiversations. Il va nous falloir nous frayer un chemin parmi les écueils et les soubresauts qui nous menacent. Nous avons à choisir, comme le soulignait récemment Danielle Mitterrand, entre les tenants sans scrupules de la « croissance » inutile et du fric imbécile qui nous mènent au chaos, et les partisans de la vie. Je ne sais quel sera l’aboutissement du combat incertain qui s’engage. Sans doute faudra-t-il hélas en passer par ces drames et ces tragédies qui assombrissent régulièrement notre histoire. Mais mon choix est fait, résolu. Je sais avec qui je dois tracer le chemin.