UPPERCUT

((/images/uppercut.jpg|uppercut|L)) Hé hé, en cette deuxième semaine de grève, pas sûr qu’ils fassent toujours autant les fanfarons, nos Fillon, Xavier Bertrand et autre muette carpe présidentielle. Pas certain qu’elle soit toujours aussi dominatrice, maîtresse Idrac, flanquée au fouet de son inénarrable factotum, le sieur Pépy (respectivement chef et sous-chef d’une SNCF désespérément récalcitrante).

Nos matamores ont bien tenté de jouer du menton. Mais après huit jours de rounds acharnés, je vous fiche mon billet que la menace de l’uppercut assassin et du knock-down humiliant commencent à leur tarauder le ciboulot. On se marre doucement à entendre les médiateux du cénacle clamer d’une voix de moins en moins assurée qu’il n’y a quasiment plus de grévistes, que les syndicats implorent au compromis, que les choses sont presque rentrées dans l’ordre. (Sauf les trains, les métros, les universités, bientôt les lycées, les profs, les inspecteurs du Trésor Public… Une peccadille !) Car la jonction redoutée entre la grève des transports et celle des autres fonctionnaires va bel et bien avoir lieu.  »(Au secours, les syndicats ! Négocions dare-dare et sortons de ce merdeux guêpier !) » Je ne sais pas ce qu’il va advenir de ce mouvement. Je comprends les difficultés de celles et ceux qui se battent pour nous à leur frais (oui, à leur frais, et POUR NOUS TOUS !). Mais je sais que nous n’avons pas le choix, eux et leur courage, nous et notre trop grand attentisme. Les choses sont d’une aveuglante clarté. Ça passe (et les chiens mordent la poussière) ou ça casse (et ils aboient leur triomphe). Mais relativisons. Ce n’est pas une guerre qui se joue, juste une première bataille. Qu’ils (les méchants) gagnent et ça ne change en rien leur problème : suspendus au seul fil ténu d’une croissance en souffrance, ils n’ont plus les moyens de désamorcer les multiples bombes qui les menacent, le pouvoir d’achat en pleine dépression, la désintégration des systèmes de santé et d’éducation, l’avenir incertain des jeunes qui arrivent dans la vie active… Que d’un autre côté, on se contente de la satisfaction de simples revendications matérielles, et cela ne sera qu’un modeste épisode à confirmer, une hasardeuse échéance repoussée. Car la logique du désastre libéral ne sera en rien enrayée et les bandits prêts à revenir à l’assaut. Au moins aurons-nous peut-être saisi une évidence : on ne négocie JAMAIS avec un tel pouvoir. On le combat de front et on le réduit. Ou on le subit et nous risquons fort de n’avoir plus que nos yeux pour pleurer. CQFD.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.