((/images/chiens.jpg|chiens|L)) Tous les jours, comme des millions de Français, je donne à manger à mon chien. Des croquettes hors de prix. Le chien, lui, il s’en fout. À part s’engloutir les ruineuses croquettes, il passe sa journée à roupiller ou à courir le guilledou dans la campagne environnante. Vous remarquerez que tout le monde trouve ça normal. Pas un qui proteste. Me regardent même de travers si le chien fait mine d’être affamé ou malheureux. Qu’est-ce que ce serait s’il s’agissait d’un être humain ! Quoi, comment, un fainéant qui bosse pas, s’empiffre et se la coule douce ? Halte là, pas de boulot, pas de picaillons! Et pas de picaillons, pas de croquettes ! Je pense, moi, qu’un programme politique un tant soit peu social devrait traiter les humains aussi bien que nos chiens de compagnie.
Et offrir à chacun un MINIMUM VITAL DÉCENT$$Notez bien qu’on ne peut limiter le mot « vital » à la seule notion de survie, mais qu’il faut, qu’on doit, y inclure une certaine idée de confort.$$. Pas seulement cet os à ronger qu’est le très minimum revenu d’insertion, simple moyen pour maintenir le clébard humain à la niche et éviter qu’il ne s’ensauvage. Les raisons : d’abord, les biens et services de base destinés à satisfaire les besoins de chaque individu existent en quantité désormais suffisante. Je vous mets au défi de me trouver un exemple contraire. La croissance n’est plus là pour satisfaire les besoins des individus, elle s’échine juste à en créer des nouveaux, des artificiels, pour alimenter une machine devenue folle. Ensuite, le travail n’est plus la valeur référence qui permet à chacun de gagner les moyens monétaires de satisfaire ses besoins. Le plein-emploi est devenu un mirage pour gogos, un peu comme les gros lots qu’on nous exhibe dans les baraques de fêtes foraines. La valeur-travail est maintenue sous perfusion pour deux raisons : permettre à la foutue machine sus-citée de perdurer ; et préserver les pouvoirs arrogants de ceux qui en tiennent les manettes. Partant de là, qu’est-ce que le MINIMUM VITAL DÉCENT ? Comme la croissance, on devrait l’évaluer en volume minimum de biens et services mis à disposition de chaque individu. Mais puisqu’on s’obstine à utiliser la valeur monétaire comme référence, allons-y. Tout d’abord, cette idée de MINIMUM VITAL DÉCENT n’est pas une idée nouvelle. On la connaît aussi sous le nom de [revenu citoyen ou universel|http://fr.wikipedia.org/wiki/Revenu_universel] (avec Voltaire et Victor Hugo comme précurseurs) et d’ [allocation universelle|http://fr.wikipedia.org/wiki/Allocation_universelle]. Celle-ci existe déjà dans un pays, l’Alaska où 845 $, soit env. 660 €, sont attribués par l’État à chaque citoyen. Elle est aussi expérimentée actuellement au Brésil. Il s’agit d’un véritable __service public__. Et je pose, sauf corrections d’amis économistes alter and co, qu’il doit être aujourd’hui de 1000 € pour chaque citoyen adulte$$Dans cette perspective, le SMIC, qui suppose un travail ou une fonction, devrait ne pas être inférieur à 1500 €.$$. Son financement est parfaitement envisageable dès lors qu’on procède à une véritable répartition équitable des richesses publiques existantes. Je laisse aux opposants le soin de fourbir leurs arguments techniques (et à mes amis économistes d’y répondre), mais surtout qu’on nous épargne l’objection morale ! Cette scie judéo-chrétienne sur la « récompense de l’effort », et du seul effort, que des gens qui souvent n’en foutent pas une, nous rabâchent depuis des millénaires et nous présentent comme valeur inaliénable. Parlez-en donc à mon chien, il va bien rigoler ! »++PS++ : j’invite vivement les lecteurs à se référer à un excellent article de l’économiste __Michel Husson__, intitulé [Emploi et niveau de vie|http://www.fondation-copernic.org/COPP10-2.pdf], et publié sur le site de la fondation Copernic. »