RESF info : le cas d’Abas Msa Hamadi traqué par le préfet du Doubs

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Note du Yéti : un nouvel « auteur » sur le blog : RESF (Réseau éducation sans frontières). Régulièrement, je reçois sur ma boîte mail des communiqués de cette association sur les cas dramatiques de personnes « en situation irrégulière ». Je publierai désormais ces communiqués. Voici le premier.


Abas MSA HAMADI est comorien. Il vit en France depuis presque 5 ans. Il vit depuis décembre 2011 avec une jeune femme en situation régulière qui a deux enfants scolarisés (8 et 10 ans) de nationalité française d’une première union.

Ils sont pacsés depuis bientôt 3 ans.

Abas MSA HAMADI et sa compagne ont eu un enfant aujourd’hui âgé d’un an. Le père des deux aînés étant décédé, le couple élève les trois enfants dans le Doubs.

Le 18 août 2015, le préfet du Doubs faisait délivrer une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) à Abas MSA HAMADI. Un an plus tard, le 17 août 2016, veille de l’extinction de la validité de l’OQTF, le préfet du Doubs faisait arrêter Abas MSA HAMADI à son domicile à 4 heures du matin, obligé de faire sa valise et emmené au commissariat de Monbéliard. La classe ! Il était conduit à Roissy pour être expulsé dans la journée. Quand on est préfet du Doubs, faut que ça saigne, et vite !

Mais Abas refusait d’embarquer et était placé au Centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot à côté de Roissy. Cinq jours plus tard, le juge des libertés et de la détention ordonnait sa libération.

Abas MSA HAMADI rejoignait sa famille qui, entre-temps, était venue en région parisienne chez des proches pour contribuer à sa défense et le soutenir. La famille réunie décidait de se reposer et de passer quelques jours chez leurs proches. Mais, c’était compter sans la volonté du préfet, M. Raphaël Bartold, de bâtir son œuvre jusqu’au bout, et vite. Le préfet du Doubs faisait appel de la décision de libération d’Abas MSA HAMADI. La Cour d’appel annulait la décision de libération d’Abas MSA HAMADI sans qu’il soit présent et sans même qu’il ait été informé de l’audience, pas plus d’ailleurs que son avocat qui, lui aussi, n’était pas à son cabinet.

Toute la famille rentre à son domicile le 29 août tard dans la soirée. Le 30 août à 6 heures du matin, la police se présente une fois encore à son domicile, arrête à nouveau le père et le conduit cette fois au CRA (Centre de rétention administrative) de Metz. Tous les recours juridiques sont épuisés, il peut être expulsé à tout moment.

On ne peut manquer de féliciter le préfet du Doubs pour son acharnement. Des esprits mal intentionnés s’interrogeraient sûrement sur les exploits qui lui ont valu d’être fait Chevalier de la Légion d’Honneur et Officier de l’Ordre national du Mérite. Une très noble action en faveur des droits de l’Homme et de l’Enfant à n’en pas douter.

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