Après l’acte inouï d’un fonctionnaire de police refusant de serrer la main au président de la République et au premier ministre, un autre fonctionnaire de police, Sébastien Jallamion, toujours dans le cadre d’un hommage aux deux victimes de Magnanville, en appelle ouvertement au renversement du pouvoir socialiste.
La vidéo ci-dessous sur laquelle Sébastien Jallamion s’explique a été spontanément partagée sur les réseaux sociaux de tout bord, y compris ceux de la « vraie gauche ». Qui n’approuverait pas la première partie de l’intervention, consacrée à l’accusation ?
La seconde partie (à partir de la minute 3:56) sème le trouble et conduit à s’interroger : Sébastien Jallamion revendique sans fards le renversement du gouvernement socialiste, stigmatise les électeurs qui l’ont porté au pouvoir, et conclut par un appel vibrant à << un exécutif qui tienne la route >>. Autant dire, cette dernière expression jette un sacré froid dans le dos.
Car la vidéo a été tournée par TV Patriotes, un site d’extrême-droite, lors d’un hommage aux victimes de Magnanville organisé par le Front National. Sébatien Jallamion, le policier en colère, a été condamné par la justice en avril 2015 pour islamophobie caractérisée.
Le rétropédalage des sites de gauche ayant imprudemment partagé ce document sulfureux illustre tout le désarroi qui frappe aujourd’hui un pays en proie au chaos.
C’est donc avec toutes les réserves que je publie ci-dessous les propos de Sébastien Jallamion. Je ne partage pas, mais alors pas du tout, les options politiques autoritaires d’extrême-droite qu’il véhicule. Mais on n’échappera pas à la confusion en ignorant et en niant la gravité de ce qui se passe actuellement à nos portes. À chacun de juger en son âme et conscience.
CORRECTIF : dans un premier temps, fort de leur ressemblance physique et d’infos erronées, j’ai moi-même abusivement confondu le policier de la cérémonie de Versailles, collègue au commissariat de Mantes de la policière assassinée, et Sébastien Jallamion, policier à Lyon. Je m’en excuse vivement auprès des lecteurs. Mais si les deux hommes sont bien distincts, leurs actes se rejoignent dans le même mouvement de mutinerie contre un pouvoir politique en pleine déliquescence.