Bourse du Travail, 20 avril 2016
Ce « 51 mars » 2016, les #NuitDebout se réunissaient à la Bourse du Travail de Paris pour tenter de dessiner les suites d’un mouvement déjà « vieux » de 22 jours, mais qui ressent d’évidence le besoin de trouver un second souffle.
Les quelques discours entendus dans la soirée montraient un certain flottement (à l’exception peut-être de l’intervention de Frédéric Lordon). En appeler à une coordination avec les syndicats ou une liaison avec les banlieues relève plus du catalogue d’intentions que d’un véritable projet politique.
Pourtant, le projet, les objectifs et les actions à déterminer me semblent découler naturellement de ce qu’entend être #NuitDebout :
- un mouvement sans leader ;
- et n’entendant pas exercer le pouvoir.
Dès lors que le pouvoir continuera cependant d’être exercé, le rôle des #NuitDebout coule de source :
=> Exercer sur le pouvoir quel qu’il soit la pression nécessaire pour que la volonté populaire prévale.
<< Il faut mettre des grains de sable partout >>
Les actions à mener pour réaliser ce projet paraissent tout aussi évidentes :
- nommer des comités de vigilance dans chaque ville #NuitDebout, chargées de répertorier les manquements des élites dirigeantes à quelque niveau que ce soit (élus municipaux, départementaux, régionaux, nationaux, administrations, entreprises privées…) ;
- exercer des actions ponctuelles de pression sur tous ces dirigeants avec des objectifs clairs : en finir avec le dépeçage de l’organisation économique et sociale du pays, faire exploser la toute-puissance de la finance et de la spéculation, empêcher les délocalisations sauvages et les plans de licenciements massifs, torpiller l’hégémonie oligarchique européenne… ;
- pourrir la vie des récalcitrants en intervenant en masse partout où ils se trouvent : réunions locales, permanences, déplacements, siège des administrations ou des entreprises, domiciles des dirigeants… ;
- organiser ponctuellement des consultations populaires locales (référendums) sur des sujets d’actualité ;
- prévoir des assemblées générales locales périodiques (mensuelles ? trimestrielles ?) pour réunir les citoyens, faire la fête et maintenir la mobilisation…
En bref, le seul projet politique possible de #NuitDebout est de devenir un formidable « lobby » populaire chargé de garder ou de ramener les dirigeants publics comme privés à la raison.
<< Il faut mettre des grains de sable partout >> (Benjamin, un participant de #NuitDebout cité par Frédéric Lordon).