La #NuitDebout n’est pas achevée qu’elle a déjà sa photo emblématique : la force brute du vieux monde décadent contre la volonté encore toute frêle mais décidée du monde d’après. L’image (tout comme la vidéo dont elle est tirée – cf. ci-dessous) circule en boucle sur les réseaux sociaux, détournée à la sauce vacharde.
#VallsDégage pic.twitter.com/fIIx9Pgui0
— Amine (@artiom75) 15 avril 2016
Ce qu’il y a du bien avec les flics, c’est que vous pouvez être sûr qu’ils ne manqueront jamais de se donner les bâtons pour se faire battre. Car la fragilité et la non-violence de ceux d’en face trouvent toujours rapidement leur limite dans la violence et la brutalité épaisse de ceux qui sont censés sauver un ordre en péril.
La non-violence, comme le disait Gandhi, ne consiste pas à << s’abstenir de tout combat réel, face à la méchanceté >>. La non-violence est celle du cœur, celle qui refuse la vengeance gratuite, la casse aveugle. Mais il en va tout autrement quand il s’agir de défendre une cause que l’on considère comme juste. La volonté de la faire triompher est hélas à ce prix, sauf à se réfugier dans la lâcheté.
En frappant gratuitement Tamara, cette jeune fille parfaitement inoffensive, du moins physiquement — le photographe, Jan Schmidt-Whitley, raconte qu’elle ne participait pas directement au mouvement #NuitDebout, mais entendait juste protester contre les jets de gaz sur la terrasse de bistrot où elle se trouvait — l’imbécile casqué de la photo, comme tous ses collègues pris sur le fait et dénoncés sur les réseaux sociaux, ne font que précipiter la radicalisation d’un mouvement qui, loin de s’épuiser, prend de plus en plus d’ampleur.
<< Je n’hésite pas à dire que là où existe seulement le choix entre la lâcheté et la violence, il faut se décider pour la solution violente >> (Gandhi).