Rien n’y fait : les points de chute du système sont si nombreux et si précipités que vous ne savez même plus où donner de la tête pour les constater. La panique est à son comble.
Le boursicoteur concon
Les acteurs les plus emblématiques du naufrage en cours sont, je crois, les boursicoteurs. Ce qui caractérise un boursicoteur, ce n’est pas sa capacité d’évaluer une situation économique pour lui donner une valeur (celle de son portefeuille d’actions), mais de céder à des fantasmes inconsidérés.
Qu’un Mario Draghi (patron de la Banque centrale européenne) lui annonce, en dépit du bons sens, qu’il va lui pisser du pognon autant qu’il en désire et voilà notre concon prompt à grimper au rideau comme un forcené…
… sauf que ça ne marche même plus ! Plus un banquier central capable d’enrayer la chute vertigineuse des places boursières depuis le début de cette année 2016. Voyez l’étendue du naufrage (chiffres arrêtés au 9 février 2016) :
Les banques dans l’œil du cyclone
Normalement, notre concon va chercher à se rassurer en se disant que les banques, trop grosses pour faire faillite, sont à l’abri de la tempête. Et bien pas du tout, c’est même elles qui prennent le plus le bouillon. Regardez l’étendue des dégâts, rien que pour la France (chiffres arrêtés au 9 février 2016) :
Si encore cela ne concernait que les banques des pays tocards du sud, les banques grecques, portugaises, italiennes, espagnoles et, bon, les banques françaises aussi, d’accord. Mais non, raté !
La plus en péril, aujourd’hui, est la Deutsche Bank. Après avoir dû annoncer une perte de près de 7 milliards d’euros en 2015, voilà notre teutonne réduite à rassurer sur sa solvabilité, à la manière d’une Lehman Brothers juste avant faillite. En pure perte : l’action Deutsche Bank a lâché plus de 40 % depuis début janvier 2016.
Taux d’intérêt négatifs ou comment foutre le feu à l’épargne
Quand notre riche boursicoteur voit la valeur de son portefeuille d’actions s’effondrer, que croyez-vous qu’il fasse ? Il se réfugie comme un dératé sur des obligations d’État dont il est persuadé — oh, le con ! — qu’elles sont au moins garanties par les autorités qui les émettent. Tellement en panique, qu’il est prêt à payer pour cette garantie : ce sont les taux d’intérêts négatifs, en train d’être généralisés aux quatre coins de la planète financière.
Rien de plus pervers que des taux d’intérêt négatifs. Les financiers eux-mêmes en conviennent. C’est comme foutre le feu à ses économies. C’est comme sauter d’un vingtième étage pour échapper à un incendie. Le stade ultime de l’absurdité d’un petit monde en panique.
Si encore, ça allait mieux du côté de l’économie réelle, mais pas du tout : le pétrole confirme son gadin (-70 % depuis juillet 2014), le nucléaire s’enfonce dans un naufrage industriel carabiné et l’acier se met à fondre comme une vulgaire matière plastique.
Bref, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Leur machine est vraiment, mais VRAIMENT en train de tomber en rade. Les amateurs de films-catastrophes sont servis.