16 juin : une répétition sinistre avant la cérémonie-hommage du 14 juillet ?

Le 4 juin, sans doute un peu péteux de les avoir laissés tomber comme de vieilles chaussettes pendant l’épidémie de Covid, l’Élysée décidait de remplacer le traditionnel défilé militaire du 14 juillet par une cérémonie-hommage aux personnels soignants. Le 16 juin, les personnels soignants prenaient l’initiative d’une répétition générale de cette cérémonie-hommage. Chronique en images…

« Cette femme, c’est ma mère, 50 ans, infirmière, elle a bossé pendant 3 mois entre 12 et 14 heures par jour. Elle fait 1m55. »

La logique normale de la violence populaire

Ce soir, les médias mettent bien sûr en avant les violences commises « en marge » des manifestations de soignants. Et les policiers justifient leur intervention contre l’infirmière Farida [photo d’en-tête] par le fait que celle-ci leur a jeté des pierres. C’est vrai.

Mais que voit-on au tout début de la vidéo des policiers, avant les jets de pierre ? Un plan rapide des gaz lacrymogènes qui noient la place des Invalides. Qui a lancé les lacrymos sur les soignants en colère ? Qui a violenté, mutilé, éborgné depuis des mois des manifestants en gilets jaunes (qu’on entend d’ailleurs distinctement sur la vidéo ci-dessus) ?

Qu’on soit bien clair : par delà les habituelles provocations (souvent d’origine policière en civil), ces violences populaires entrent dans la logique normale d’une situation bloquée depuis des mois et même des années. Quand aucune réponse n’est apportée à aucune question des citoyens, alors il est logique, normal, que la violence soit le moyen d’expression choisi en recours et désespoir de cause par tout ou partie de la population. Qui cherche trouve (et risque fort de trouver encore).

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.