Vendez tout, ça va péter ! conseille la Royal Bank of Scotland à ses clients

ILLUSTRATION

Cette fois ce n’est pas la prédiction d’intellectuels en mal d’apocalypse, de gauchistes en souffrance de Grand soir, mais le conseil à ses clients de la plus vieille banque britannique, la Royal Bank of Scotland (RBS), rapporté en une par le très respectable The Guardian.


Vendez tout avant le crash, conseillent les économistes de la RBS

La Royal Bank of Scotland avertit d’une année « cataclysmique », avec effondrement des actions et du pétrole, et conseille à ses clients de se tourner vers les obligations[1] .

Les investisseurs sont confrontés à une « année cataclysmique », où les marchés boursiers pourraient chuter de 20 % et le pétrole s’effondrer à 16 dollars le baril, ont alerté les économistes de la Royal Bank of Scotland.

Dans une note à ses clients, la banque déclare : << Vendez tout, sauf les obligations de haute qualité. Le problème est désormais le retour du capital, pas le retour sur capital. Dans une salle bondée, les portes de sortie sont de petite taille. >> La note précise que la situation actuelle n’est pas sans rappeler 2008, lorsque l’effondrement de la banque d’investissement Lehman Brothers a conduit à la crise financière mondiale. Cette fois, la Chine pourrait être le foyer de la crise.

Les marchés boursiers ont déjà fait l’objet de fortes pressions dès l’entame de 2016, avec le FTSE 100[2] en baisse de plus de 5 %, son pire départ depuis 2000. Aux États-Unis, le Dow Jones a fait son plus mauvais score de démarrage annuel.

Les prix du pétrole ont également fortement chuté en raison des craintes de baisse de la demande et d’une surabondance de l’offre, en particulier avec l’Iran dont les exportations sont reparties à la hausse après la levée des sanctions. Les tensions entre l’Iran et l’Arabie Saoudite rendent moins probable que l’Opep puisse accepter de réduire sa production pour enrayer la chute des prix. Le Brent a encore baissé de 1 % à 31,18 dollars le baril, son plus bas niveau depuis avril 2004.

Les investisseurs ont été effrayés par les craintes d’un ralentissement marqué de l’économie chinoise et d’une baisse de la valeur du yuan, ajoutés à un crash dans le marché boursier du pays malgré les tentatives des autorités du pays pour freiner la chute des cours.

Andrew Roberts, chef du crédit à la RBS, déclare : << La Chine a déclenché une correction majeure qui va faire boule de neige. Les actions et le crédit sont devenus très dangereux, et nous avons à peine même commencé à retrouver la croissance économique modérée des deux dernières années. >>

Les marchés ont été soutenus pendant un certain temps par des taux d’intérêt bas, des mesures de relance des banques centrales, y compris l’assouplissement quantitatif et des espoirs de reprise économique. Mais avec la remontée des taux de la Réserve fédérale et ceux de la Banque d’Angleterre qui devraient suivre, ce soutien au marché est retiré.

Andrew Roberts ajoute que les marchés européens et américains pourraient chuter de 10 à 20 %, avec un FTSE 100 particulièrement vulnérable en raison de la prédominance des produits de base figurant dans l’indice boursier britannique.

<< Londres est exposé à un choc négatif. Tous les investisseurs abonnés aux compagnies pétrolières et minières, qui pensent que leurs dividendes sont en sécurité, vont déchanter. Nous soupçonnons que 2016 sera caractérisé par des abandons de positions massifs dans les trois principales catégories d’actifs à avoir bénéficié de l’assouplissement quantitatif : 1) les marchés émergents, 2) le crédit, 3) les actions … Les risques sont élevés. >>

La RBS n’est pas la seule voix négative du moment. Les analystes de JP Morgan ont également conseillé à leurs clients de vendre leurs actions au moindre rebond.

Morgan Stanley a prédit que le pétrole tomberait à 20 dollars le baril. Et Standard Chartered anticipe un effondrement encore plus important, à 10 dollars. Standard Chartered :

<< Aucun moteur économique ne peut aujourd’hui aider le marché du pétrole à retrouver un juste équilibre. Les prix du baril sont presque entièrement dépendants des fluctuations du prix dans les marchés financiers, y compris le cours du dollar américain et celui des actions en bourse. Nous pensons en conséquence que le prix du baril tombera jusqu’à 10 dollars avant même que la plupart des gestionnaires de fonds n’aient réalisé l’étendue des dégâts. >>

=> Source : The Guardian
=> Lire la note de la RBS

Notes:

[1] Note du Yéti : contrairement à celles, fluctuantes, des actions, les valeurs des obligations sont — en principe — garanties par leurs émetteurs.

[2] FTSE 100 : indice boursier britannique de 100 entreprises, dit aussi « Footsie », équivalent du CAC 40 français.

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