
Jim Harrison, c’est un peu le Henry Miller des temps apaisés, celui d’après la libération des moeurs des années 70 qui permit de vivre sans plus se heurter aux barrières morales étouffantes des générations précédentes, ou du moins en en tenant les derniers avatars en respect.
Jim Harrison, c’est la spiritualité inversée, celle qui part de la terre avec ses odeurs fortes, ses saveurs gouleyantes, sa boulimie de vie. Jim Harrison, c’est le paradis éphémère tout de suite, jouissif, convivial, bien loin du paradis éternel qu’on nous promet pour après la mort.
Jim Harrison, c’est un pote qui vous accompagne sur un chemin qui sent la rosée et la terre ferme. C’est les grands espaces où il fait bon s’ébrouer, se griffer aux ronces, s’écrouler à bout de souffle dans un coin d’herbe fraîche au bord d’un ruisseau à truites sauvages.
– Ho, Jim, un p’tit coup pour la route ?
– Bourgogne ? Côtes-du-Rhône ?
– J’ai les deux.
– Alors les deux.