10 livres de ma vie : 2. Corto Maltese, Hugo Pratt

Je l’avoue, je suis longtemps resté plus accro “bédé” que “vraie” littérature (pardon, maman !). Après Blek le Roc, j’ai eu ma période Pilote, Tintin, Spirou… Mais s’il fallait en garder qu’un, ce serait celui-là : le Corto Maltese de Hugo Pratt, en quelque sorte mon grand Blek de la maturité.

Parce que J’ÉTAIS Corto, tout comme, minot, j’avais été le grand Blek (sauf que je m’en vantais moins autour de moi pour ne pas trop passer pour un tout nouvel adulte en version pas finie).

Avec la série des Corto, j’avais les yeux bleus délavés par la mer – en vrai, ils sont bêtement marron – voguais sur des flots déchaînés, affrontais Raspoutine ou un moine maléfique, lorgnais d’un oeil faussement blasé les filles qui surgissaient au gré de mes aventures (parce que contrairement à Blek le Roc, il y avait soudain des filles dans les aventures de Corto)…

Il y avait une question de forme, aussi. À l’époque, mon truc, ce n’était pas l’écriture, mais le dessin. Et j’étais proprement fasciné par la science des ombres de Hugo Pratt.

Corto ou le voyage parmi les ombres. Une façon trépidante de parcourir le monde au fond d’un 20 m2 parisien sous les toits, au 6ème sans ascenseur. La découverte d’horizons à conquérir en dehors des murs restreints d’une vie confinée.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.